Dam Makkah : saignement dû à une plaie

Tout saignement résultant d’une abrasion, d’une irritation ou d’une plaie (« makkah », dans le jargon halakhique) ne rend pas une femme niddah. En théorie, ceci reste valable, que le sang provienne de l’utérus, du col de l’utérus ou de la muqueuse vaginale. En pratique, il est parfois difficile de déterminer l’origine du saignement et il faut souvent consulter un rabbin et/ou un professionnel médical.

Dans le cas où une femme suspecte que le saignement provient d’une makkah à l’intérieur du vagin ou à l’extérieur du col de l’utérus, qu’elle constate une rougeur externe, a récemment subi une procédure gynécologique ou qu’il semble entièrement illogique que le saignement soit d’origine utérine, il est crucialement important de poser une question à un rabbin et de lui indiquer cette suspicion. Le rabbin posera un certain nombre de questions afin de déterminer si ce saignement est considéré comme dam makkah selon la halakha. S’il n’y a pas de source externe évidente à l’origine de ce saignement, il est possible qu’il recommande un examen interne.

En Israël, ainsi que dans certaines grandes communautés juives en-dehors d’Israël, il existe des bodkot taharah qui font ces examens. Une bodeket taharah est une femme, en général infirmière ou sage-femme de profession, qui a suivi une formation lui permettant d’examiner des femmes dans des cas de saignement vaginaux. Il s’agit de vérifier si ces saignements sont (ou pas) de source non-utérine et de faire parvenir les résultats trouvés à un rabbin. Lorsque ceci est nécessaire, une bodeket taharah peut aussi faire un hefsek taharah à l’aide d’un spéculum, confirmant ainsi l’absence de saignement utérin, tout en évitant des taches dues à des lésions à l’extérieur de l’utérus.

Le renvoi à une bodehet taharah est en général conseillé par un rabbin local, ou par un rabbin du Machon Pouah. Une liste en hébreu des bodkot taharah en Israël est également accessible sur ce site.

Dans les cas où il n’y a pas de bodeket taharah disponible, le rabbin pourra recommander que la femme soit examinée par une infirmière ou par un médecin ayant de l’expérience dans ces examens halakhiques. Ou alors, il pourra aussi recommander que la femme aille consulter son propre médecin gynécologiste. Il lui faudra alors demander au médecin de signaler toute lésion qui pourrait saigner, même par un simple contact, et même si ces lésions ne sont pas de nature pathologique.

Cliquez ici pour un questionnaire utilisable par un professionnel de la santé afin d’indiquer les résultats de son examen au rabbin. L’article sur le saignement vaginal dû à une plaie ou à des lésions, lequel est disponible sur le site www.jewishwomenshealth.org (site internet de Nishmat pour les professionnels médicaux, en anglais), peut aussi être utile pour expliquer au médecin l’importance halakhique d’un tel examen. Il est possible d’imprimer le questionnaire et / ou l’article et de les amener au rendez-vous chez le médecin.

Si la femme suspecte que le saignement provient d’une makkah à l’intérieur du col de l’utérus ou de l’utérus à proprement parler (comme par exemple après une biopsie de l’endomètre), il faudra également poser une question à un rabbin, en expliquant la situation médicale ainsi que tout autre fait important. Il est possible que la décision dans ce cas soit plus stricte puisqu’il est impossible d’être entièrement certain que le saignement utérin ne provient que de la makkah.

Un saignement dû à une infection urinaire ne rend pas niddah.

(Une exception au principe de dam makkah est le dam betoulim, le saignement hyménal. Par décret de nos Sages, la plupart des lois de niddah sont applicables à une kallah après son premier rapport sexuel, bien que l’étirement de l’hymen soit certainement une blessure).

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